1 Va courir, si tu veux, l’un et l’autre hémisphère,
2 Tu n’y trouveras rien qui ne soit vanité,
3 Rien qui ne soit sujet à l’instabilité,
4 Rien dont ton âme, enfin se doive satisfaire.
5 Vois-tu pas du mondain la sensible misère ?
6 L’avare, avec son or, est en captivité,
7 L’ambitieux gémit, sous sa prospérité,
8 Et des plus doux plaisirs la fin devient amère.
9 Tu cherches donc, d’un œil vainement curieux,
10 Le suprême bonheur sous la voûte des cieux !
11 En vain ton cœur aveugle ici bas s’enracine.
12 Mortel, écoute-moi ; viens apprendre en ce lieu,
13 Que pour remplir une âme immortelle et divine,
14 Aucun bien ne suffit qui soit moindre que Dieu.
Annotations de Drelincourt :
Ligne 2 : Le grand Salomon assure qu’il en avait fait l’expérience.
Ligne 6 : L’avare ne possède pas ses biens, mais il en est possédé (Bion.)
Ligne 7 : O couronne, que tu es pesante ! (disait le roi Séleucos)
Ligne 8 : Comme l’eau des rivières, lorsqu’elle se rend dans la mer.
Ligne 14 : C’est pourquoi Dieu promet de se donner lui-même aux saints dans la gloire, et l’Ecriture dit qu’alors il sera tout en tous.
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