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1 Sœur de l’astre du jour, vigilante courrière,
2 Tu règnes sur les eaux, et d’un cours diligent,
3 Sous un lambris d’azur, dans un trône d’argent,
4
Tous les mois, tu fournis ton illustre carrière.
5 Tu passes, tour à tour, l’un et l’autre hémisphère,
6 Et lorsqu’on voit ton frère en l’onde se plongeant,
7 Par différents aspects, ton visage changeant,
8
En dépit de la nuit, ramène la lumière.
9 Mais, ô belle planète ! où ton visage luit,
10 Règnent pourtant toujours les ombres de la nuit,
11 Et ta faible clarté n’en peut rompre les voiles.
12 Quand pourrai-je monter jusqu’au brillant séjour,
13 Où, sans ombre, sans nuit, sans lune, et sans étoiles,
14 Du Soleil éternel je verrai le grand jour ?
Annotations de Drelincourt :
Ligne 1 : Mais les Chinois et quelques autres Orientaux disent agréablement que le soleil et la lune sont le mari et la femme, et que les étoiles sont leurs enfants.
Ligne 4 : Sa renaissance nous représente à chaque fois la résurrection (Saint Augustin).
Ligne 8 : Quelques-uns l’ont fort bien nommé « le petit soleil » ou « le vicaire du soleil ». Mais dans son éclipse, les barbares tremblent et font des lamentations
Ligne 10 : C’est pourquoi Théophraste a raison de l’appeler « le faible soleil ».
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