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1 Maison des bergers et des rois,
2 Corps à qui la cause première
3 Sans autre organe que sa voix
4 Donna la forme et la matière ;
5 Machine, assise sur ton poids
6 Sans art, admirable ouvrière
7 Dont le Créateur, par ses lois,
8 Rendit fécond la poussière ;
9 Mère des vivants et des morts
10 Qui, les mains pleines de trésors,
11 Me fais voir ta riche abondance ;
12 En vain tu prétends m’engager :
13 Mon corps a chez toi pris naissance,
14 Mais mon cœur s’y trouve étranger.
Annotations de Drelincourt :
Ligne 1 : Vaste maison, puisqu’elle a 10800 lieues de tour.
Ligne 8s : Les anciens ont dit que la terre avait été mariée avec le ciel, pour la génération des choses ; ils l’honoraient sous divers noms. Il semble que celui de « Rhéa » qui signifie « Mère » représentait Eve, la mère de tous les vivants.
Ligne 14 : Comme on reprochait à Anaxagore d’avoir méprisé son pays, il dit, en montrant du doigt le ciel qu’au contraire, il en avait un fort grand soin.
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