Laurent Drelincourt

(1625-1680)

 

Livre premier - Sonnet 28

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Sur la terre

1                    Maison des bergers et des rois,
2                    Corps à qui la cause première   
3                    Sans autre organe que sa voix          
4                    Donna la forme et la matière ;   

5                    Machine, assise sur ton poids 
6                    Sans art, admirable ouvrière
7                    Dont le Créateur, par ses lois,     
8                    Rendit fécond la poussière ;

9                    Mère des vivants et des morts     
10                  Qui, les mains pleines de trésors,      
11                  Me fais voir ta riche abondance ;

12                  En vain tu prétends m’engager :  
13                  Mon corps a chez toi pris naissance,
14                  Mais mon cœur s’y trouve étranger.

 

Annotations de Drelincourt :

Ligne 1 :      Vaste maison, puisqu’elle a 10800 lieues de tour.

Ligne 8s :     Les anciens ont dit que la terre avait été mariée avec le ciel, pour la génération des choses ; ils l’honoraient sous divers noms. Il semble que celui de « Rhéa » qui signifie « Mère » représentait Eve, la mère de tous les vivants.

Ligne 14 :     Comme on reprochait à Anaxagore d’avoir méprisé son pays, il dit, en montrant du doigt le ciel qu’au contraire, il en avait un fort grand soin.

 

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