Le grand catéchisme de Saurin (qui doit être distingué de sa version abrégée pour la jeunesse de 1725) doit sa naissance à une société de charité agissant en faveur de la diaconie. Saurin mentionne les difficultés posées par les soins pour les pauvres et la relative faiblesse des moyens à la disposition de ce ministère, deux raisons qui ont rendu nécessaire l’établissement de cette société. Celle-ci se propose aussi d’améliorer l’enseignement de la religion, notamment pour les enfants, afin d’agir de manière favorable sur leur vie.
Saurin signale le manque de bons catéchismes et l’explique notamment avec la difficulté que représente la rédaction de tels ouvrages :
Cela explique qu’il n’y a pas beaucoup de bons catéchismes ; la plupart des ouvrages disponibles avait de grands défauts :
A cela s’ajoute le fait qu’on confiait souvent l’enseignement des bases de la religion à des esprits médiocres, alors qu’il faudrait des personnes ayant de grandes capacités.
Saurin fonde son propre travail sur celui de William Wake, ainsi que sur les catéchismes d’Ostervald et de Superville. Par rapport aux déficiences des ouvrages antérieurs le nouveau catéchisme se situe de la manière suivante :
« Si les catéchistes s’imposent ainsi la loi à eux-mêmes de ne rien proposer à leurs catéchumènes sans de bonnes preuves, ils formeront ces jeunes esprits à l’exactitude du raisonnement, non seulement pour ce qui concerne la religion, mais aussi pour tout ce qui regarde les autres sujets. … Si les enfants n’entendaient rien que de solide sur ces sortes de sujets, ils deviendraient hommes raisonnables en devenant bons chrétiens ; les catéchismes seraient des cours de logique qui les accoutumeraient de bonne heure à raisonner avec droiture et avec justesse et qui les rendraient plus propres aux diverses vocations auxquelles ils doivent être appelés. Je ne crois pas pourvoir trop faire sentir les salutaires effets que pourraient produire des catéchistes raisonnables et des catéchismes bien raisonnés. »
Après avoir donné quelques détails sur les cours proposés, l’auteur clôt en exprimant le désir de voir des dons permettre une extension du programme, y compris dans les colonies où le comportement des nations chrétiennes est déplorable.