Jacques-Bénigne Bossuet

(1627-1704)

Une petite biographie

Jacques-Bénigne Bossuet naît le 27 septembre 1627 à Dijon, dans une famille de la petite noblesse ; son père et son grand-père étaient avocats au parlement de Bourgogne.

Jacques-Bénigne est destiné à une carrière ecclésiastique dès son plus jeune âge. Il est symboliquement « tonsuré » le 6 décembre 1635 par l’évêque de Langres. En 1636, il entre dans le collège des jésuites de Dijon, où il reste jusqu’en 1642.

Son père quitte Dijon pour la Lorraine en 1638 pour devenir le doyen des conseillers du parlement de Metz. Le 20 novembre 1640, à l’âge de 13 ans, Jacques-Bénigne est nommé chanoine de la cathédrale de la ville.

Le jeune Bossuet part à Paris pour ses études. En octobre 1642, il entre au collège de Navarre où il fait deux années de philosophie. En août, il obtient le grade de maître ès arts, puis il entre en théologie, toujours au collège de Navarre. En janvier 1648, il soutient sa thèse de baccalauréat, puis il passe deux ans à Metz où il régularise sa situation comme chanoine.

En septembre 1648, il est ordonné sous-diacre à Langres, et en septembre 1649 diacre à Metz. Pendant cette période, il s’exerce à la prédication.

En janvier 1650, il retourne à Paris faire sa licence de théologie ; il est reçu licencié en février 1652, au 3e rang, puis ordonnée prêtre en mars, et reçu docteur en mai de la même année.

Par la suite, il retourne à Metz où il remplit ses devoirs de chanoine. Il est nommé archidiacre de Sarrebourg, puis, en 1654, « grand archidiacre » de Metz. Dans le cadre de ces fonctions, il siège à l’assemblée des Trois ordres de la ville. Lorsque le prince de Condé, passé au service de l’Espagne, menace et rançonne Metz, Bossuet est chargé de négocier avec les hommes du prince, ce qui lui fait découvrir le monde de la guerre. Par ailleurs, il prêche beaucoup, à la cathédrale et chez les sœurs de la « Propagation de la foi », une œuvre destinée à accueillir de jeunes filles protestantes et juives désireuses de se convertir au catholicisme, dont Bossuet devient le supérieur. Il se fait une renommée dans les milieux dévots. Il fait aussi ses premiers pas dans le domaine de la controverse religieuse en publiant, en 1655, sa Réfutation du catéchisme de sieur Paul Ferri, ministre protestant de Metz.

Il fait un séjour prolongé à Paris, de juillet 1656 à septembre 1657, ce qui lui permet de prêcher devant des auditoires prestigieux.

A l’automne 1657, la Cour réside à Metz, ce qui semble également avoir amené Bossuet à rentrer dans sa ville. Il y prêche notamment devant la reine mère, Anne d’Autriche.

En 1659, il s’installe de nouveau à Paris, tout en restant chanoine de Metz, où il retourne de temps en temps. Il siège souvent dans des jurys de thèse à la faculté de théologie. C’est aussi la période de ses prédications les plus célèbres.

En septembre 1669, à l’âge de 42 ans, il est nommé à l’évêché de Condom par Louis XIV. Il est sacré le 21 septembre 1670. Mais quelque jours avant son sacre, il est nommé précepteur du dauphin Louis (alors âgé de neuf ans), en remplacement d’Octave de Périgny, président au parlement de Paris, qui venait de mourir.

Pendant dix ans, Bossuet se consacre à cette tâche ingrate qui semble avoir été pour lui une source d’amertume, mais qui lui a permis d’être élu à l’Académie française, en mai 1671. Il démissionne de son évêché de Condom en septembre 1671, sans avoir mis le pied dans cette ville. Sa prédication se fait également très rare pendant cette période, qui lui permet néanmoins de nouer des liens importants avec le monde lettré et savant.

Sa mission de précepteur du dauphin ayant pris fin en 1680, Bossuet est nommé à l’évêché de Meaux en mai 1681 ; en septembre de la même année, il est élu député à l’Assemblée générale du clergé de France. Il prend possession de sa charge épiscopale en janvier 1682. Jean-Louis Quantin dit de cette période que « l’influence de l’évêque de Meaux à la Cour semble avoir été à peu près nulle ». Bossuet s’engage dans la polémique contre tous les adversaires de l’Eglise catholique et devient l’un des artisans du gallicanisme. Il se lance dans la polémique antiprotestante (il publie, en 1688, son Histoire des variations des Eglises protestantes) mais aussi dans la querelle quiétiste, une lutte qui l’oppose à Fénélon, qui sera finalement condamné par le pape Innocent XII en mars 1699. Bossuet domine l’Assemblée du clergé en 1700 et y fait condamner les erreurs jansénistes, semi-pélagiennes ou « laxistes ». L’évêque de Meaux se bat sur tous les fronts : contre les jansénistes, contre Molière et la comédie, les cartésiens, etc., au point qu’on a pu le considérer comme le « gendarme du catholicisme ».

Pendant les dernières années de sa vie, il se déplace souvent entre son diocèse, Versailles (où il assiste souvent au lever du roi) et Paris. Son état de santé se dégradant, il se fixe à Paris en 1703. Il y meurt le 12 avril 1704, à l’âge de 76 ans.


Sources principales :

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