Frédéric Monod

(1794-1863)

Sermon prêché à l’occasion de l’attentat du 28 juillet 1835

 

Le 28 juillet 1835, Giuseppe Fieschi, un conspirateur corse, commet un attentat contre Louis-Philippe, le dernier roi de France. Celui-ci doit passer en revue la garde nationale sur les grands boulevards à l’occasion de l’anniversaire de la révolution de Juillet. Fieschi a conçu une « machine infernale » faite de vingt-cinq canons de fusils juxtaposés :

Il la place sur un bord de fenêtre de la maison au 50, boulevard du Temple. Lorsque le roi passe, la machine explose. Le roi n’est que très légèrement blessé et ses fils sont indemnes, mais le maréchal Mortier et plusieurs autres personnes sont tués sur le coup. Il y aura en tout 18 morts et 42 blessés.

Fieschi lui-même est blessé et arrêté. Lui et deux complices seront guillotinés le 19 février 1836.

Douze jours après cet attentat qui a fortement impressionné le public français, le dimanche 9 août 1835, Frédéric Monod (1794-1863), le frère aîné d’Adolphe et alors pasteur de l’Eglise réformée de Paris, monte en chaire pour évoquer ces événements tragiques. Voici comment il résume son message :

« Appelé à monter en chaire, douze jours après l’attentat du 28 juillet, et quatre jours après les honneurs funèbres rendus aux nombreuses victimes de cette épouvantable tentative, j’ai cru devoir profiter de la préoccupation de tous les esprits, de l’émotion de tous les cœurs pour rendre mes auditeurs attentifs à quelques-unes des leçons qui ressortent de cet affreux. évènement. Ces leçons sont générales ; il importe qu’un pareil fait ne demeure pas exclusivement du domaine de la politique, et le chrétien doit chercher à l’appliquer à l’avancement du règne de Celui que toutes choses servent (Psaume 119.91). L’état religieux et moral, et par suite l’état social de la France est effrayant ; les chrétiens mêmes parmi nous sont demeurés jusqu’ici bien au-dessous du devoir sacré de travailler, par tous les moyens et par tous les sacrifices, à répandre dans leur patrie la connaissance de l’Évangile, seul remède au mal qui nous mine. Ces réflexions, jointes à l’avis de quelques frères dans la foi, m’engagent à publier ce discours. J’en reconnais ,toutes les imperfections; je suis demeuré bien au-dessous de mon sujet. Mais ce sujet est par lui-même d’une si grande importance que, tel qu’il est, ce discours peut cependant produire quelque bien, par la bénédiction de ce Dieu-Sauveur, qui emploie les plus faibles instruments pour l’accomplissement de ses desseins de grâce. Qu’une seule âme non convertie soit rendue attentive et se convertisse ; qu’un seul chrétien se sente repris dans sa conscience, et soit amené à concourir plus fidèlement et avec plus de dévouement à répandre en France des semences de régénération et de vie par l’Evangile, mon but sera rempli et je bénirai le Seigneur. »

 

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