Jean-Maximilian de l’Angle

(1590-1674)

Une petite biographie

 

Jean-Maximilian [1] de Baux, seigneur de l’Angle [2], naît à Evreux (Eure, Normandie) en 1590. Son père est Jean de L’Angle, ancien de L’Eglise d’Evreux, sa mère s’appelle Suzanne Pinchon [3].

Il devient pasteur de l’Eglise réformée de Rouen, qui se réunit alors dans un Temple situé dans le village de Quevilly, en 1615. Il possède une maison et des vignes à Gaillon, à 50 km au sud-est de Rouen.

Le jeune ministre se marie avec Marie Bochart (1601-1670), la fille du pasteur de Rouen, René Bochart (1560-1614) [4] et d’Esther du Moulin (1565-1641), sœur de Pierre du Moulin [5]. Le mariage a lieu le 1er mai 1616 au Temple de Quevilly [6].

Marie donnera à son époux au moins douze enfants [7], à savoir : Ester [8], Samuel [9], Elisabeth [10], Pierre [11], Marie [12], Jean-Maximilian I [13], Suzanne [14], Catherine [15], Antoine-Léonor [16], Geneviève [17], Jean-Maximilian II [18] et Louis [19].

En novembre 1618, il participe à deux « conférences », dont une de deux jours qui l’oppose au jésuite et curé de Charenton François Véron (1575-1649) [20]. Celui-ci semble avoir subi une défaite dont il tenait rigueur à son adversaire pendant plus de dix ans [21].

En 1621, suite à la déclaration de Louis XIII enjoignant à tous les réformés de désavouer l’assemblée de La Rochelle, Jean-Maximilian se retire en Angleterre, en compagnie de sa femme, de sa belle-mère et de la demi-sœur de celle-ci, Marie du Moulin (1574-1657) [22]. Au mois de septembre, l’Eglise française de Londres s’attache les services du pasteur comme troisième ministre, « durant le temps de sa liberté et des troubles de France qui empêchent son retour dans son Eglise » [23].

Son fils aîné Samuel naît à Londres en 1622. Suite à la signature de la paix de Montpellier (le 18 octobre), Jean-Maximilian retourne en France et reprend sa fonction de ministre à l’Eglise de Rouen. Avec son beau-frère Samuel Bochart, il domine bientôt le corps pastoral normand [24].

Il représente la Normandie au Synode national de Charenton en septembre 1623.

En janvier 1625, il retourne à Londres pour rendre visite à son oncle Pierre du Moulin qui est tombé gravement malade et traverse une dépression. En même temps, il propose, avec succès, à David Primerose (1601-1650) [25] de devenir l’un des pasteurs de l’Eglise de Rouen.

En décembre 1626 ou janvier 1627, son collègue Pierre Erondelle meurt assez jeune [26], ce qui plonge Jean-Maximilian dans une « extrême affliction » et lui provoque des maux de tête qui l’empêchent de travailler pendant plus d’un mois [27].

En 1634, Jean-Maximilian est chargé de représenter les intérêts des Eglises de sa région dans un litige qui les oppose à Guillaume Cacherat [28], ministre de Quillebeuf, dans une sombre affaire d’argent [29].

Sa fille Elisabeth meurt en 1636, à l’âge de 12 ans [30]. Le 28 août de la même année, quelques jours après la prise de Corbie (Somme) par les Espagnols [31], Jean-Maximilian délivre une prédication remarquée dans laquelle il prône la soumission au roi.

Il représente la Normandie aux Synode national en 1637 à Alençon [32] où il affronte Moïse Amyraut (1596-1664) et ses idées sur la « grâce universelle » qui secouent en ce moment la communauté réformée de France. Le Synode finit par nommer sept députés pour examiner cette doctrine et rétablir le calme. Jean-Maximilien et Jean Daillé en font partie. Son fils Samuel part à Sedan (où se trouve son oncle du Moulin) pour une année d’études [33].

En 1638, François II de Harlay (1585-1653), archevêque de Rouen, intente une action contre trente-sept pasteurs de la Normandie (dont Jean-Maximilian) qui s’étaient retirés en Angleterre en 1621, les accusant d’intelligence avec l’ennemi et d’avoir voulu chercher secours à l’étranger. Mais l’affaire est classée sans suite. En juillet de la même année, Marie Bochart accouche d’un enfant mort depuis deux mois, au grand étonnement des médecins [34].

La misère générale associée à la pression fiscale conduit à un soulèvement d’une partie de la Normandie pendant l’été et l’automne 1639. Le roi réagit en envoyant le chancelier Pierre Séguier (1588-1672), accompagné du colonel huguenot Jean de Gassion (1609-1647), pour mater la révolte.

Début 1640, Esther de l’Angle meurt après une longue agonie [35]. En cette année, Rouen subit les foudres royales pour avoir participée à la révolte. Jean-Maximilian bénéficie de la protection de Jean de Gassion [36]. Signe du rapprochement du pasteur avec les idées d’Amyraut, son fils Samuel poursuit ses études à l’académie de Saumur [37].

En 1641, Amyraut lui dédie l’ouvrage Doctrinae Joannis Calvini, de absolutio reprobationis decreto, defensio. Adversus scriptorem anonymum qu’il a écrit à la demande de Jean-Maximilien. Pierre de l’Angle, que son père destine au métier de marchand, trouve accueil dans la famille d’André Rivet à Leyde.
 
Louis XIII meurt en mai 1643. Les réformés s’interrogent si la régente, Anne d’Autriche (1601-1666), et son ministre Jules Mazarin (1602-1661) poursuivront la politique de relative clémence à l’encontre des protestants. C’est ainsi que le Synode de Caen envoie Jean-Maximilian et son collègue Benjamin Basnage (1580-1652) [38], pasteur de Sainte-Mère-l’Eglise, à Paris en juillet pour présenter à la Cour les hommages des protestants de Normandie.

Fin 1644, Jean-Maximilian et Samuel Bochart représentent la Normandie au Synode national de Charenton [39]. Jean-Maximilian prêche à cette occasion, le 8 janvier 1645. Lors de ce Synode, de l’Angle fait circuler une lettre qu’il a reçue de la part de Louis du Moulin et dans laquelle celui-ci affirme avoir été chargé d’André Rivet de pousser l’assemblée de Westminster à condamner les vues d’Amyraut. Cette indiscrétion trouble la relation entre Rivet et son neveu pendant quelque temps [40]. Par ailleurs, le Synode charge Jean-Maximilian et Benjamin Basnage de remettre de l’ordre dans l’église de Vitré, par la déposition d’un ancien du nom de Blondel [41].

En 1646, le pasteur est dépité d’apprendre que son fils Pierre s’est résolu à devenir soldat [42].

En mai 1648, Jean-Maximilian participe de nouveau à une « conférence » avec un certain Gobert-Marchand, au sujet de la conversion de plusieurs réformés [43].

Par ailleurs, craignant un schisme provoqué par la querelle autour de la grâce universelle, il pousse son fils Samuel, fraîchement admis au ministère par le Synode régional et nommé pasteur dans l’Eglise de son père, à écrire une lettre à son oncle Pierre du Moulin pour l’inviter à se réconcilier avec Moïse Amyraut, mais le vieux pasteur le gratifie d’une réponse cinglante [44].

En 1650, Jean-Maximilian a quelques soucis de santé : une violente crise de goutte le cloue au lit [45]. En décembre de la même année, son collègue David Primerose décède.

En 1653, il fait graver son portrait. La légende du médaillon le désigne comme « pasteur de l’Eglise de Rouen » [46]. Cette formule déplaît fortement au parlement de Normandie, qui considère que le ministre a usurpé le titre de l’archevêque de Rouen. Par arrêt rendu le 21 août, les magistrats rouennais interdisent au ministre de prendre un tel qualificatif. Jean-Maximilian obtempère en faisant graver un nouveau portrait dont la légende mentionne uniquement son nom [47].

En 1655, Jean-Maximilien, soucieux de parvenir à une réconciliation entre Moïse Amyraut et Pierre du Moulin, intervient en ce sens auprès des deux hommes et parvient en effet à une réconciliation épistolaire, qu’il fait publier [48].

Le 18 février 1658, les députés protestants remettent au roi un cahier de plaintes. Le 17 mars, le cardinal Mazarin accepte de recevoir le député général et les représentants de la Normandie et de la Saintonge. Jean-Maximilian de L’Angle prononce un discours dans lequel il sacralise l’Edit de Nantes et exprime sa confiance en la justice royale. Mazarin est impressionné, mais l’impact de la démarche reste très circonscrit [49].

Lors du Synode national de Loudun, qui s’ouvre en novembre 1659, Jean Daillé tient le rôle de modérateur ; Jean-Maximilian intervient en tant qu’adjoint [50].

En 1660, Jean-Maximilien publie le texte en forme de lettre, La religion du roi d’Angleterre. Il y réfute les rumeurs concernant un accord du roi Charles II avec la Cour de Rome, tout en maintenant que le prince avait le droit de changer de religion [51].

En février 1661, Jean-Maximilian donne une harangue à Martainville (Seine-Maritime, Normandie) en présence d’Henriette-Marie de France (1609-1669), reine consort d’Angleterre et mère de Charles II d’Angleterre, « au nom et comme de la part de la communauté du corps de ceux de ladite RPR ». Le parlement, saisi par le procureur général, interdit de telles démonstrations, car on estime que les protestants ne sauraient constituer un « corps particulier » [52].

Le vieux pasteur est atteint d’une paralysie qui l’empêche d’exercer ses fonctions, sans toutefois le priver entièrement de l’usage de la parole [53].

En 1669, l’abbé Nicolas Desisles d’Infreville, un protégé du nonce apostolique en France, dresse une liste de quarante-sept pasteurs susceptibles d’être intéressés par un retour au sein de l’Eglise romaine. La liste comprend Jean-Maximilian, qu’on juge « prenable par les grands honneurs dans sa province » [54].

Le 14 juillet 1670, son épouse Marie meurt.

En 1672, Jean-Maximilian est mis « en ajournement personnel », tout comme ses collègues Jansse et Le Moine, ainsi que deux bourgeois de Rouen et treize ou quatorze membres du consistoire, sous l’accusation d’avoir « suborné » plusieurs catholiques et de les avoir induits à changer de religion.

Jean-Maximilian meurt à Rouen en septembre 1674, à l’âge de 84 ans.

Outre les six enfants qui le survivent, Jean-Maximilian a laissé les publications suivantes [55] :

Dans ses lettres, Jean-Maximilian mentionne une publication de 1634 rassemblant les moyens de la défense dans le procès opposant les Eglises de Normandie à Guillaume Cacherat. Ce livre, dont le tirage devait être petit, semble ne pas avoir été conservé.

Comme indiqué plus haut, il a également publié, en 1655, la correspondance témoignant de la réconciliation entre Moïse Amyraut et Pierre du Moulin.

Signalons encore que Sheila Doyle attribue à Jean-Maximilian l’écrit polémique La messe trouvée dans l’Ecriture (1647) qui est habituellement attribué au pasteur Lucas Jansse (1606-1686) [56].

 

Sources principales

 

Annotations

[1] La plupart des auteurs modernes le prénomment « Jean-Maximilien ». Il m’a semblé préférable de garder l’orthographe « Jean-Maximilian » qu’il a lui-même utilisé dans ses sermonnaires.

[2] Assez souvent son nom est écrit « Langle », sans apostrophe ; les auteurs omettent souvent le patronyme « de Baux » et parlent de « Jean-Maximilien de Langle ». Vu le grand nombre de variantes de son nom, c’est un prédicateur difficile à dénicher dans les index des ouvrages savants.

[3] Luc Daireaux, « Réduire les huguenots » Protestants et pouvoirs en Normandie au XVIIe siècle, Honoré Champion, Paris, 2010, p. 227, dit de Jean-Maximilian qu’il est le filleul de [Maximilien de Béthune, duc de] Sully (1559-1641). Nous n’avons pas pu vérifier cette affirmation.

[4] Marie est donc la sœur de Samuel Bochart (1599-1667), orientaliste et ministre à Caen.

[5] Ce qui fait de Jean-Maximilian le neveu par alliance de Pierre du Moulin, pasteur de Charenton.

[6] On notera que la mariée est alors âgée de 15 ans seulement.

[7] J. L. Tulot, Correspondance de Jean-Maximilien de Langle, sieur de Baux, pasteur de Rouen, 2011, p. 2, affirme qu’il y a eu treize enfants, mais il ne donne que douze noms. Peut-être compte-t-il l’enfant né mort en 1638.

[8] Née à Quevilly le 9 janvier 1620, morte début 1640, à l’âge de 20 ans.

[9] Né à Londres le 14 avril 1622, mort à Westminster le 17 juin 1693. J. L. Tulot, op.cit., p. 3 : « Samuel est l’exemple du bon fils qui suivit la voie définie par son père, commençant en 1633 ses études à Sedan et les poursuivant en 1640 à Saumur et embrassant la carrière pastorale, et la débutant en 1648 auprès de son père à Rouen, puis en 1671 ministre à Charenton à la grande satisfaction de celui-ci, succédant à Alexandre Morus, décédé en 1670. » Après la révocation de l’Edit de Nantes, il s’exile en Angleterre. Il reçoit le titre de docteur de l’université d’Oxford et se voit alloué la prébende de Westminster en 1683. Voir aussi D. Agnew, Protestant Exiles from France in the reign of Louis XIV, tome 2, Londres, 1871, p. 220s.

[10] Née à Quevilly le 1er septembre 1624 ; morte à l’âge de 12 ans, elle fut inhumée le 8 mai 1636.

[11] Né en 1625. J. L. Tulot, op.cit., p. 2,  indique « Langle » comme lieu de naissance, mais nous n’avons pas pu identifier ce lieu. Tulot poursuit : « Jean-Maximilien eut … des désillusions avec son second fils Pierre, qu’il appelle, avec une familiarité teinté d’exaspération, « mon Pierrot », qui à l’état de marchand préféra celui de soldat. Les citations qu’il en fait dans ses lettres se suffisent à elles seules : « Mon Pierrot que je destine à la marchandise » (28 décembre 1640), « Mon Pierrot qui est en une fascheuse posture » (31 mai 1642), « Mon Pierrot me donne bien du souci, car il dépense beaucoup » (12 juillet 1644), « A présent Pierrot mon soldat » (24 avril 1648). »

[12] Née en 1628. J. L. Tulot, op.cit., p. 2, indique « Bordier » comme lieu de naissance, mais nous n’avons pas pu identifier ce lieu. Tulot poursuit : « Marie à l’âge de 36 ans épousa en 1664 Jean Durel, ministre de l’Eglise française de Londres et chapelain du roi d’Angleterre. »

[13] Né en 1630, mort le 9 juin 1637 à l’âge de 7 ans.

[14] Née à Quevilly 6 novembre 1631. J. L. Tulot, op.cit., p. 3, nous apprend que « Suzanne à l’âge de 45 ans épousa le 21 octobre 1677 au temple de Quévilly Benjamin Beuzelin, un marchand Rouennais, veuf de Marie Le Couteulx ».

[15] Née à Quevilly le 6 octobre 1633. J. L. Tulot, op.cit., p. 2 : « Catherine fut inhumée le 9 avril 1636 à l’âge de 2 ans et demi. »

[16] Né à Quevilly le 24 décembre 1634, mort dans sa petite enfance.

[17] Née à Quevilly le 6 avril 1636. J. L. Tulot, op.cit., p. 2 : « Geneviève, la plus jeune des filles, à l’âge de 26 ans épousa en 1662 Philippe Le Couteur [ou : Lecouteur] ministre et doyen des Eglises de Jersey. »

[18] Né à Quevilly le 10 mars 1641. J. L. Tulot, op.cit., p. 3 : « Jean-Maximilien II, le dernier fils survivant, embrassa également la carrière pastorale et fit carrière en Angleterre où il obtint en 1678 une charge de chanoine à Canterbury. Il reçut avec sa femme la denization le 19 octobre 1681, il desservit quelque temps l’église française de la Savoye puis devint recteur de Chartham dans le comté de Kent où il mourut le 11 novembre 1724. » Voir aussi D. Agnew, op.cit., p. 220s

[19] Né à Quevilly 4 septembre 1642, mort dans sa petite enfance.

[20] Haag, La France protestante. Tome II, Paris, 1847, p. 55, y voit une reconnaissance de la réputation de Jean-Maximilian, car, selon lui, Véron « ne s'attaquait qu'aux pasteurs les plus estimés ».

[21] Emile Kappler, Les conférences théologiques entre catholiques et protestants en France au XVIIe siècle, Honoré Champion, Paris, 2011, conférence n°74, p. 547-556, donne un compte-rendu assez détaillé de cette rencontre haute en couleur. Kappler mentionne une autre conférence entre Jean-Maximilian de l’Angle et un capucin, Yves d’Evreux (voir conférence n° 015, p. 851) Voir aussi J. Pannier, L’Eglise Réformée de Paris sous Louis XIII de 1610 à 1621, Strasbourg, Librairie Istra, 1922, p. 527s (note 4).

[22] Le 5 août 1621, Marie du Moulin épouse André Rivet, professeur de théologie à l’université de Leyde dans l’Eglise française de Londres (Threadneedle Street).

[23] J. L. Tulot, op.cit., p. 7

[24] Luc Daireaux, op.cit., p. 227

[25] Une partie de sa correspondance avec André Rivet et quelques renseignements sur sa personne se trouvent dans J. L. Tulot, op.cit., p. 94-103.

[26] Selon les Frères Haag, il était encore étudiant en théologie à Sedan en 1607 ; en 1626, il avait été envoyé au synode de Castres en sa qualité de pasteur de Rouen.

[27] Voir sa lettre à André Rivet du 2 février 1627, in : J. L. Tulot, op.cit., p. 18

[28] Cacherat, un ancien moine, finit par retourner au catholicisme.

[29] J. L. Tulot, op.cit., p. 7. L’affaire est décrite en détail dans Emile Lesens, Histoire de la Réformation à Dieppe. 1557-1657, Tome second, Rouen, 1879, p. 31-37.

[30] Voir sa lettre à André Rivet du 3 mai 1636 : « Ma pauvre Elizabeth se meurt. », in : J. L. Tulot, op.cit., p. 32

[31] Les armées de Louis XIII et de Richelieu reprennent la ville le 9 novembre, après un siège de deux mois.

[32] Haag, op.cit., p. 55 : « Peu satisfaite de la manière dont le ministre Ferrand , chargé de présentera la Cour le cahier des doléances, s’était acquitté de sa mission, cette dernière assemblée le remplaça par de L’Angle qui , à ce qu’elle espérait, était d’un caractère à obtenir autre chose que de vagues promesses. Il s’agissait, en effet, de questions importantes et qui touchaient directement à la liberté de conscience. Le Synode demandait l’annulation de l’arrêt du parlement de Dijon qui ordonnait aux Protestants de tendre leurs maisons les jours de processions solennelles, et surtout la révocation de la déclaration qui faisait défense aux ministres de prêcher hors de leur résidence, ainsi que des arrêts qui en avaient été la conséquence […] Il est à croire que de L’Angle déploya dans cette circonstance tout le zèle et toute l’énergie que l’on avait attendus de lui … »

[33] Initialement, il devait se rendre à Montauban mais sa mère ne pouvait se résoudre à l’envoyer si loin. Voir les lettres à André Rivet du 16 septembre et du 24 octobre 1637, in : J. L. Tulot, op.cit., p. 44.

[34] Voir sa lettre à André Rivet du 19 juillet 1638, in : J. L. Tulot, op.cit., p. 46s.

[35] Lettre à André Rivet du 5 novembre 1639 : « Ma pauvre Ester languit toujours. Dieu sait quelle sera l’issue de son mal. » Lettre au même du 9 décembre : « Ma pauvre Ester s’avance à vue dart [d’art ?] vers le tombeau, et ma petite femme et moi [nous] nous trouvons fachier [sans doute au sens de : chagrinés] en cette si fâcheuse rencontre et ma santé en a reçu de la diminution. » in : J. L. Tulot, op.cit., p. 51

[36] Lettre à André Rivet du 1er février 1640 : « Notre ville a été rigoureusement châtiée des séditions passées il y a quelque temps. Il y a tantôt six semaines que neuf cents ou mille hommes nous rongent jusques aux os. J’en ai été exempt par la faveur de M. de Gassion. » in : J. L. Tulot, op.cit., p. 53

[37] Dans sa lettre à André Rivet du 23 septembre 1643, il explique que c’est « le lieu de France où la théologie est la mieux enseignée » ; voir J. L. Tulot, op.cit., p. 71.

[38] C’est le grand-père de Henri Basnage de Beauval (1657-1710).

[39] Le synode commence le 26 décembre 1644 et se termine fin janvier 1645. Haag, op.cit., p. 55  « … le Synode […] le choisit, avec Cottibi, de Mirande et Pellevé, pour aller présenter au roi les plaintes des Protestants. Cette fois, il ne s’agissait plus seulement d’atteintes portées à la liberté de conscience, ce droit que tout homme a reçu de la nature avec la vie ; on en était déjà venu à priver les Réformés de leurs moyens d’existence en les excluant de presque tous les emplois et même des corporations de métiers. Les actes du Synode ne nous font pas connaître les résultats de leurs réclamations; sans doute on chercha à les endormir par de belles promesses. »

[40] J. L. Tulot, op.cit., p. 76s

[41] Haag, op.cit., p. 55 

[42] Lettre à André Rivet du 22 juin 1646, in : J. L. Tulot, op.cit., p. 77s. Dans une autre lettre du 12 juillet 1647, il écrira : « Mon Pierrot me donne bien du souci, car il dépense beaucoup … Il m’a coûté huit cents francs depuis son premier retour d’Hollande … », ibid., p. 80s.

[43] Emile Kappler, op.cit., conférence n° 033, p. 861.

[44] J. L. Tulot, op.cit., p. 5 : « … Pierre du Moulin n’avait pas perdu son répondant et étrilla vigoureusement son petit neveu qui n’en demandait pas tant. »

[45] Lettre à André Rivet du 7 octobre 1650 : « … j’étais attaché au lit par une virulente crise de goutte. Goutte qui, quoi qu’elle soit la première, m’a fait souffrir les plus grandes douleurs que j’aie senties de toute ma vie. »  Voir J. L. Tulot, op.cit., p. 86

[46] Dans l’original latin : « Rothom[agensis] Eccles[iae] Pastor ».

[47] Nathanaël Weiss et Raphaël Garreta, « Deux portraits du pasteur de Rouen Jean-Maximilien de L’Angle (1652) », BSHPF, tome 65, 1916, p. 61-65, et Luc Daireaux, op.cit., p. 227s

[48] J. L. Tulot, op.cit., p. 90-93

[49] Luc Daireaux, op.cit., p. 312s

[50] Nous sommes également en possession d’une prédication qu’il a donnée lors de ce Synode, en janvier 1660 .

[51] Haag, op.cit., p. 56. L’écrit étant anonyme, il n’est pas certain que Jean-Maximilian en soit l’auteur. Certains l’attribuent à Charles Drelincourt.

[52] Luc Daireaux, op.cit., p. 455. Il n’est pas totalement exclu que le « sieur de L’Angle » dont parlent les registres du parlement soit Samuel, mais Daireaux juge plus vraisemblable qu’il s’agisse de Jean-Maximilian.

[53] Haag, op.cit., p. 55. La date exacte de l’apparition de cette maladie ne nous est pas connue.

[54] Luc Daireaux, op.cit., p. 614 note que l’auteur de la liste n’est pas toujours bien informé (ainsi, il cite Samuel Bochart, pourtant déjà mort en 1667) et ajoute, au sujet de Jean-Maximilian : « La carrière et le milieu familial de ce ministre ne plaident pourtant pas en faveur d’une telle hypothèse ».

[55] J. L. Tulot, op.cit., p. 6 : « Paresseux à écrire, Jean-Maximilien de Langle l’était également à se faire publier. »

[56] Luc Daireaux, op.cit., p. 473

 

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