Laurent Drelincourt

(1625-1680)

 

Livre premier - Sonnet 26

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Sur les fontaines et les rivières

1                    Verres tremblants, miroirs liquides,        
2                    Flots d’argent, veines de cristal,        
3                    Qui de votre coulant métal           
4                    Humectez les terres arides,         

5                    Canaux dont les ondes rapides,     
6                    S’enfuyant de leur lieu natal,    
7                    Roulent, par un ordre fatal           
8                    Dans le sein des plaines humides :     

9                    Beaux fleuves, ruisseaux précieux,         
10                  Où le brûlant astre des cieux,          
11                  Se baignant, amortit ses flammes ;

12                  Qu’êtes-vous, pour charmer les cœurs,       
13                  Au prix de la source, où les âmes        
14                  Puisent d’éternelles douceurs ?        

 

Annotations de Drelincourt :


Ligne 1 :      Dans la Nouvelle Espagne on voit une source de couleur d’encre. Au Pérou il y a une fontaine rouge comme du sang. Deux autres, donc l’eau se change, l’une en pierre, et l’autre en sel, en coulant ; et une autre qui a deus canaux, l’un d’eau bouillante, et l’autre d’eau froide. On dit qu’en Cappadoce il y a un lac qui pétrifie les corps. Pline assure qu’en Mésopotamie il se trouve une fontaine de suève odeur. Er le Fleuve des Amazones est si beau que son embouchure excède la largeur de la Mer Méditerranée.

 

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