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1 J’admire, en te voyant, la source dont tu sors,
2 Les biens que tu produis, et les biens que tu pilles,
3 Et la robe d’argent, dont parfois tu t’habilles
4 Lorsque les vents, émus, troublent ton vaste corps.
5 Qui pourrait de ton sein compter tous les trésors ?
6 De tes divers poissons les nombreuses familles ?
7 Les perles, l’ambre-gris, le corail [1], les coquilles,
8 Que ton bruyant courroux étale sur tes bords ?
9 Surtout, je dois bénir la puissance adorable,
10 Qui dompte ta fureur, avec des grains de sable,
11 Et dont la sage main ton flux a limité.
12 Mais, quand dois-je aborder cette mer pacifique,
13 Sans tempête, sans flots, où, dans l’éternité,
14 L’on voit ce que la gloire a de plus magnifique ?
Annotations de Drelincourt :
Ligne 4 : La mer dispute d’étendue avec la terre, et sa profondeur est ordinairement demi-lieue d’Italie, mais elle a des gouffres impénétrables.
Ligne 7 : Les naturalistes d’aujourd’hui disent que l’ambre gris est un ouvrage commencé par les abeilles, dans les rochers, et achevé par la mer.
Ligne 12 : Allusion à la mer du sud, nommée « la mer pacifique », et à « la mer de verre » qui est représentée dans l’Apocalypse.
[1] Drelincourt écrit « coral ».
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