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1 Seigneur, n’avais tu pas, de toute éternité,
2 Sur ton auguste front, un pompeux [1] diadème ?
3 Et ne vivais-tu pas, dans ta grandeur suprême ?
4 Revêtu de lumière et d’immortalité ?
5 Quel bien te manquait-il, dans ta divinité ?
6 Ton pouvoir, ton bonheur, n’était-il pas extrême ?
7 Et ne trouvais-tu pas, sans sortir de toi-même,
8 Tes délices, ta gloire et ta félicité ?
9 Mais qui te porta donc, ô puissance très-sage,
10 A tirer du néant ce merveilleux ouvrage,
11 Cette basse machine, et ce haut firmament ?
Annotations de Drelincourt :
Ligne 5 : C’est pourquoi Dieu se donne en sa Parole le nom admirable de shaddai, qui ne signifie pas seulement « tout-puissant et invincible » mais « celui qui suffit à soi-même » et dont l’abondance se répand sur toutes les créatures.
Ligne 7 : Avant le monde Dieu était lui-même son occupation et sa gloire (Min. Félix). Avant toutes choses, Dieu était à soi-même, et monde, et lieu, et toutes choses (Tertul.).
[1] qui a de la magnificence, de l’éclat
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