Laurent Drelincourt

(1625-1680)

 

Livre premier - Sonnet 7

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Sur la découverte du Nouveau Monde

 

1                                 Que ta faible raison cède à l’expérience :
2                                 Ecole détrompée, ouvre aujourd’hui les yeux :
3                                 Vois le double hémisphère, environné des cieux ;
4                                 Et d’un si vaste tour admire l’excellence.

5                                 Tu me blesses le cœur, nouvelle connaissance.
6                                 Dans un monde nouveau, je trouve un monde vieux ;
7                                 Vielle race d’Adam, esclave des faux dieux ;
8                                 Rebelle au Créateur, objet de sa vengeance.

9                                 Toi, qui fis le soleil, en formant l’univers,
10                               Répands, par ton Esprit, sur ces peuples divers,
11                               Du mystique soleil la clarté salutaire.

12                               Que la croix de leur ciel leur serve d’un flambeau,
13                               Qui les mène à Jésus, mourant sur le calvaire :
14                               Et les rechange encore en un monde nouveau.

 

Annotations de Drelincourt :

Ligne 2 : Un docte prélat du huitième siècle, nommé Vigile, fut accusé d’hérésie et jugé digne d’excommunication, par le pape Zacharie, pour avoir cru les antipodes.

Ligne 5 : L’Amérique ne fut découvert qu’en 1492, par Christofle Colomb, Génois, et en 1497 par Améric Vespuse, Florentin, qui lui donna le nom d’Amérique.

Ligne 12 : C’est « la croisée » ou « la croisade », belle constellation du ciel de l’Amérique, composée de quatre étoiles en forme de croix.

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