Nous avons vu qu’au chapitre précédent de ses Consolations, Charles Drelincourt conseille à ceux qui veulent surmonter la crainte de la mort d’y penser souvent. Le chapitre 8 explique une autre stratégie, à savoir d’attendre la mort à toute heure. Car il ne suffit pas de penser souvent à la mort, si on s’adonne en même temps à la pensée qu’elle est encore lointaine. Il faut donc que nous mettions en tête que notre vie est courte, et que le temps qui nous sépare de notre morte s’écoule à grande vitesse. Nous nous acheminons sûrement, mais imperceptiblement vers le trépas. On a donc beau oublier la mort, elle ne nous oublie pas. A bien considérer les choses, nous commençons à mourir dès notre naissance, de sorte qu’on a tort de ne désigner par « mort » que le moment qui sépare corps et âme. Et notre vie est marquée par une grande fragilité : « Il ne faut qu’un petit moucheron, un pépin, un cheveu, un grain de raison, un grain de cendre ou quelque autre atome pour arrêter le souffle de notre vie. » Chaque instant peut être le dernier de notre vie. Drelincourt le dit sans ambages :
« Puisque la mort est certaine et inévitable, et qu’il n’y a rien de plus incertain que son heure, il faut vivre comme si nous avions à mourir à tout moment, ayant toujours nos âmes sur le bord de nos lèvres, prêts à les remettre entre les mains de notre Créateur. … Puisque nous ne savons en quel temps ni en quel lieu la mort nous viendra visiter, attendons-la en tout temps et en tout lieu. »
Le chapitre se clôt sur trois prières : une « sur l’attente continuelle de la mort », une à destination de la jeunesse et une autre à l’attention des vieux.
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